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Historique

Paroisse Orthodoxe Saint Nicolas.
3bis rue Necker. F.59000 Lille- Fives.


Petit historique de la Paroisse.


Comme beaucoup d’autres Paroisses orthodoxes en Europe Occidentale, la Paroisse Saint Nicolas de Lille tient son origine dans la diaspora russe de l'après-Révolution Bolchevique de 1917:

C’est en effet la rencontre d’un groupe d’étudiants russes et d’émigrés vivants à Lille, désireux de vivre leur Foi orthodoxe, qui scelle la création de l'Association Cultuelle Orthodoxe Russe du Nord de la France, déclarée selon la Loi française à la Préfecture de Lille le 25 Septembre 1925.
Son but : « assurer l'exercice du culte rigoureusement conforme au rite oriental gréco-russe. ».
Son premier Siège Social sera au 43 rue Nationale à Tourcoing.

Parmi les membres fondateurs il faut noter les noms du Père Dimitri Soboleff, et de messieurs André Ostrikoff et Nicolas Aladjidi lequel jouera un rôle fédérateur et social de premier plan pendant de longues années : devenu en effet ingénieur dans une grosse entreprise de Constructions et de Travaux Publics à Lille, il permettra à de nombreux émigrés russes et grecs de trouver travail et logement dans la région.

Au départ du père Dimitri Soboleff le 12 juin 1926, succède l'arrivée à Lille, comme Prêtre résident du père Jean Popoff et cela jusqu’en 1934 qui voit l'arrivée pour une période beaucoup plus longue du Père Paul Pouchalski , lequel assurera sa fonction de recteur jusqu’en 1951.

Mais il faut savoir que d’autres communautés d’émigrés russes avaient trouvé travail et logement dans le Département du Nord de la France, alors fortement industrialisé (textile, et mines de charbon), et que pas moins de 4 autres paroisses ont aussi permis la vie liturgique et sacramentelle pendant de nombreuses années :
EN EFFET, DANS UN QUESTIONNAIRE DE TYPE RECENSEMENT RENVOYÉ À L’ ADMINISTRATION DIOCÉSAINE DE LA RUE DARU À PARIS, ET DATÉ DE 1935, ON TROUVE LES PRÉCISIONS SUIVANTES :
- à Tourcoing, existait une Paroisse orthodoxe dédiée à Saint Georges, qui accueillait 60 fidèles.
Elle célébrait dans un local prêté par l'Eglise Réformée au Temple Protestant, rue du Haze.
Il faut à ce sujet noter que les Protestants ont joué un rôle d’accueil non négligeable face aux besoins liturgiques de nos communautés d’alors.

- à Valenciennes, existaient deux paroisses, l'une à Valenciennes- même qui regroupait 40 fidèles,
l'autre à Blanc-Misseron ( à la frontière belge), avec 25 fidèles : cette paroisse était dédiée aux Saints apôtres Pierre et Paul.

- Enfin, à Haumont, une autre communauté paroissiale comptait 30 fidèles.

Ce même questionnaire nous apprend que chacune de ces paroisses possédait son Iconostase, et que c’est le Prêtre de Lille qui assurait les services religieux, par rotation.

Quant à la paroisse Saint Nicolas de Lille, elle aussi avait été accueillie pendant les onze premières années dans des locaux de l'Eglise Réformée de Fives-Lille, (Pasteur Nick), situés à la « Maison du peuple »rue Pierre Legrand.

Elle comptait à cette même année 1935, 161 fidèles, (117 hommes, 29 femmes et 15 enfants).
Ce qui avec les autres paroisses totalisait 316 personnes pour le département du Nord !

On note également l'existence de deux « écoles russes », chez des particuliers, à Lille et à Tourcoing, qui enseignaient aux enfants des paroisses, la catéchèse et la langue russe.


Par ailleurs, une communauté grecque importante vivait également sur Lille et ses environs à cette même époque, et les liturgies orthodoxes étaient célébrées en commun à la Paroisse Saint Nicolas : deux chœurs, l'un russe et l'autre grec, assuraient le chant choral des offices. Parfois des Prêtres grecs venaient célébrer à Lille selon le typicon grec.

Ce n’est que beaucoup plus tard (début des années 1950) que la paroisse grecque aura un lieu de culte qui lui est propre, dans le « Vieux-Lille », au 108 rue Princesse, et dédié au saint Apôtre Paul.

L'année 1936 marque une étape importante pour la paroisse Saint Nicolas : en effet l'Eglise Réformée ayant besoin de récupérer son local , une parcelle de terrain de 350 M2 peut être achetée grâce à un auto-financement et à des dons de paroissiens, au 3bis rue Necker à Lille-Fives. L'Eglise paroissiale y est construite la même année, le Métropolite Euloge vient la consacrer, et le Siège Social de l'Association Cultuelle y est transféré ; c’est cette même Eglise qui abrite encore aujourd’hui notre communauté paroissiale.

Il faut noter qu’à cette date, les plans prévoyaient la construction en plus de l'Eglise, d’une « Maison Paroissiale » : c’est pour cela que l'Eglise a été bâtie en fond de terrain, le «front-à-rue» devant recevoir la Maison paroissiale.
Ce projet, dont il sera question jusqu’en 1956 ne verra malheureusement jamais le jour, et seule l'Eglise,a été érigée sur le terrain !

La fin de la deuxième guerre mondiale amène une deuxième vague d’émigrés russes, ceux-là ayant vécu pendant tout un temps sous le joug communiste.

Les archives font état de l'existence d’une autre paroisse othodoxe, à Lens dans le Pas de Calais, desservie par le Père Valentin Baxter, dans un local lui- aussi prêté par la communauté Protestante locale ; (on ne connaît malheureusement pas la durée de vie de cette paroisse ni son Saint Patron.)

En 1951, arrive un nouveau prêtre résident à Lille, le père Stéphane Knijnikoff, qui y restera jusque fin 1955.Une circulaire envoyée à cette date aux paroissiens par les membres du Conseil paroissial, pose le problème du moyen de trouver les fonds nécessaires et réguliers à la vie du prêtre de paroisse et de sa famille : car il est de plus en plus difficile de faire venir un prêtre sur place sans lui assurer les moyens de son apostolat.

Au 1er Janvier 1956 arrive à Lille le Père Evdokime Gorbounoff pour desservir la Paroisse ;Il est placé sous la responsabilité du Protopresbytre Valent Romensky de la Paroisse Saint Alexandre Newsky de Liège (Belgique) par décision du Métropolite Vladimir.

Au milieu des années 1960, les membres fondateurs de la Paroisse, prennent acte de leur enracinement sur le sol français : beaucoup d’entre eux avaient fondé un foyer après leur arrivée, et leurs enfants étaient par leur naissance de nationalité française. Ils demandent alors à l’Archevêché de leur envoyer un Prêtre pouvant célébrer en français, au motif que leurs enfants ne comprennent pas le slavon d’église.
La passation du slavon au français s’est donc déroulée sans heurt et progressivement, ce qui a eu pour effet de permettre à des premiers français d’entrer dans la communion de l’Eglise Orthodoxe.

En 1961, l’Archevêque Georges nomme comme recteur de la Paroisse Saint Nicolas, le Père Dimitri Rostoff, ancien aumônier militaire. Il assurera sa charge jusqu’à fin 1965. En tant que dernier prêtre résidant à Lille, son départ aura des conséquences importantes sur la vie liturgique, et l’on verra la disparition progressive des autres paroisses du Nord de la France, seule la Paroisse Saint Nicolas de Lille étant encore desservie à raison d’une liturgie par mois !

En 1966, c’est le Père Léonid Mogilevski qui viendra à Lille, suivi de 1967 à 1974 du Père Stéphane Knijnikoff, la fréquence des liturgies restant mensuelles.

Le 25 Mai 1973, l’Archevêque Georges autorise le Père Stéphane à célébrer les Fêtes fixes de l’année liturgique selon le Calendrier Occidental.

En 1976, c’est le Père Nicolas Ozoline qui deviendra le recteur de la Paroisse Saint Nicolas, tout en conservant ses charges pastorales à Paris.

Il sera secondé dans les années 1990 par le Père Jean Dewaere de Bruxelles, puis par le Père Jean Maquart, actuel Recteur de la Paroisse depuis 2004.

La paroisse Saint Nicolas est aujourd’hui devenue une paroisse pluri-ethnique, accueillant aussi des nouveaux arrivés (Russes, Ukrainiens, Biélorusses…)
Les célébrations liturgiques y sont hebdomadaires, l’office des Vigiles étant célébré chaque Samedi soir à partir de 18 heures, et la Divine Liturgie chaque Dimanche à partir de 10 heures.
Un calendrier liturgique annuel prévisionnel est édité pour l'année liturgique du 1° Septembre au 31 Août, et un calendrier mis à jour est édité couvrant une période de deux mois en deux mois.
Il faut enfin noter l’existence plus récente à Lille d’une troisième communauté orthodoxe dépendant de la Métropolie roumaine : la Paroisse Saint Jean-Baptiste, hébergée actuellement à raison de deux liturgies dominicales par mois dans une église catholique à Lezennes (Saint Eloi) : elle est desservie par le Père Johan Mera.